Accéder au contenu principal

Congrès des experts-comptables

comptable expert conseil
À l'occasion du 72e congrès de l'Ordre des experts-comptables sur le thème du conseil, Gaëlle Patetta et Éric Ferdjallah-Chérel, respectivement directrice juridique et directeur du département des études du Conseil supérieur de l'Ordre des experts-comptables, ont fait le point sur le devoir de conseil incombant à l'expert-comptable.

Définition

Le devoir de conseil apparaît, notamment, dans le code de déontologie des experts-comptables sans pour autant y être défini (décret 2012-432, art. 155). En l'absence de définition, il faut se référer aux différentes jurisprudences sur le sujet. Ainsi, le devoir de conseil, né du déséquilibre présumé de connaissances entre le professionnel et son client, consiste à évaluer les différentes possibilités, préconiser des solutions et éclairer.

Mise en œuvre

Schématiquement, la mise en œuvre de l'obligation de conseil peut être décomposée en 4 étapes :
  • Obligation d'information.

    L'expert-comptable indique au client ses obligations légales, réglementaires et conventionnelles et s'assure qu'il les respecte. En outre, il présente à son client les options qui s'offrent à lui en lui précisant celles qui sont le mieux adaptées à sa situation;
  • Mise en garde.

    L'expert-comptable doit alerter et mettre en garde son client sur les risques éventuels de toute action ou omission d'une obligation qui, à la fois, s'impose à ce dernier, est de nature à lui causer un préjudice et entre dans le domaine de compétences de l'expert-comptable. S'agissant des options qui s'offrent à son client, l'expert-comptable les lui présente et lui indique celles qui lui conviennent le mieux;
  • Exigence.

    Il s'agit de l'étape au cours de laquelle l'expert-comptable doit inciter activement son client à l'adoption de solutions appropriées. Pour ce faire, il peut utilement:
    • faire des préconisations impérieuses de régularisations qui s'avèrent indispensables;
    • formuler des réserves circonstanciées;
    • réclamer des éclaircissements.
  • Cette étape correspond aux termes du serment prononcé par l'expert-comptable avant d'être inscrit au tableau : « Je jure d’exercer ma profession avec conscience et probité, de respecter et faire respecter les lois dans mes travaux » (décret précité, art. 143);
  • refus de complaisance.

    À l’issue des étapes précédentes et en l'absence de réaction de la part de son client, l'expert-comptable ne doit en aucun cas faire preuve de la moindre complaisance. Pour cela, il doit manifester clairement sa réprobation. En pratique, en présence d'irrégularités graves, il doit suspendre ses travaux. À l'extrême et conformément aux dispositions prévues par le code de déontologie, il doit cesser ses travaux (décret précité, art. 156).

Établissement de la preuve

Enfin, il a été rappelé que, sauf exception, l'expert-comptable est soumis à une obligation de moyen à l'égard de ses clients. C'est donc à l'expert-comptable de prouver qu'il a bien rempli ses obligations et il est fortement recommandé d'utiliser tous les moyens à disposition pour formaliser le conseil délivré.
Congrès de l'Ordre des experts-comptables, « Conférence de l'obligation de conseil aux missions de conseil », 28 septembre 2017
Source

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Contrôle fiscal informatisé

« Êtes-vous en conformité avec les modifications de l’article 286 du code général des impôts, entrant en vigueur le 1er janvier 2018 ? » Tel est le thème de la journée proposée par l’Ordre des experts-comptables et l’Académie des sciences et techniques comptables et financières le jeudi 11 janvier 2018 de 9 h 30 à 18 h 00 à suivre au ministère de l'Économie et des finances, ou par webinaire. À partir du 1er janvier 2018, dans le cas où vous êtes assujetti à la TVA, vous devrez produire une attestation ou un certificat garantissant que votre logiciel de comptabilité ou de gestion enregistrant des règlements clients est conforme aux exigences de l’administration fiscal, en cas de contrôle. Cette nouvelle obligation, à laquelle sont attachées de lourdes sanctions en cas de manquement, soulève plusieurs questions : quels systèmes sont concernés par l’attestation ou le certificat ? Sur quel référentiel s’appuyer ? Quels sont les risques encourus en cas d’absence de certificat ou d’a

Les nouvelles missions de demain

Une étude du cercle de réflexion (think tank) de la profession comptable, Les moulins, s'est penchée sur les nouvelles missions, c’est-à-dire les missions non-traditionnelles, à inventer et développer par les cabinets d’expertise comptable dans les années à venir. L’objectif de cette étude Le think tank Les Moulins s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles, bien que plébiscité depuis des années par la profession comptable, le marché du conseil n’arrive toujours pas à se développer autant que le voudraient les cabinets d’expertise comptable. L’objectif de l’étude est : identifier le potentiel des missions réalistes et pertinentes qui peut être et doit être développé par les cabinets; aider les experts-comptables à découvrir, explorer et conquérir « de nouveaux territoires » en présentant les méthodes leur permettant de détecter les missions qui remplaceront demain les métiers traditionnels de la profession (tenue et surveillance/révision des comptes, établissement des